Un texte écrit il ya quatre ans..mais singulièrement d'actualité. (J.S)
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Le rôle et les contributions de la Turquie à l’égard de l’UE dans le domaine de la PESC et PESD
Née comme une communauté économique pour assurer une réconciliation durable entre la France et l’Allemagne, l’Union Européenne est devenue un acteur important dans le système international au fil des années en réalisant des approfondissements au niveau institutionnel et élargissements successifs en passant de 6 membres à 27 membres. Ainsi, elle va continuer à réaliser des vagues d’élargissements. Néanmoins, la Turquie, qui souhaite devenir un membre de l’Union depuis 1959, a signé en 1963 l’accord d’Ankara qui a installé les premières relations entre la Turquie et l’UE. Mais elle n’a pas pu avoir le statut de membre encore.
L’inclusion de la Turquie dans l’UE a été considérée comme problématique en raison de ses problèmes économiques, des lacunes dans la défense des principes démocratiques, de la question kurde, du problème de Chypre, et de la taille de sa population.1Tous les membres de l’Union partagent l’idée que la Turquie doit satisfaire les conditions d’entrée, résoudre les problèmes avec la Grèce, mais aussi le problème Chypriote avant de devenir un membre de l’Union. Mais la plus importante question est que comment seront les effets de son adhésion sur la sécurité de l’Union. Car en cas de l’adhésion de la Turquie à l’Union, l’UE partagera des frontières communes avec le Moyen-Orient et le Caucase du Sud, et sa population chrétienne prédominante va impliquer une minorité musulmane. Et l’Union va être frontières avec les régions instables en raison du positionnement de la Turquie au milieu de régions instables. Quand quelques pays considèrent son adhésion comme un risque de la sécurité, les autres la considèrent comme une opportunité de la sécurité.
Après avoir analysé l’évolution des relations entre la Turquie et l’UE en matière de sécurité et de défense dans la première sous partie, on va évaluer les contributions de la Turquie à l’UE dans ce domaine.
Evolution des relations entre la Turquie et l’Union Européenne en matière de sécurité et de défense
La Turquie est devenue membre associé de la Communauté Economique Européenne (CEE), prédécesseur de l’actuelle Union européenne, en vertu de l’accord d’Ankara en 1963. L’accord a été conçu pour relier la Turquie à l’Europe occidentale par la promotion du commerce et l’interdépendance économique, la création d’une union douanière, plusieurs années plus tard, et le but ultime de l’esprit de la pleine adhésion de la Turquie dans la CEE sur la route.
Comme on a déjà mentionné, pendant la Guerre Froide, la sécurité européenne a été assurée sous le parapluie de l’OTAN. Quand on arrive aux dernières années de la Guerre Froide, on voit que les européens ont commencé à revitaliser l’UEO. Quand la Turquie avait fait la demande pour l’adhésion à part entière à l’UE, elle avait fait aussi la demande pour la participation à l’UEO. Cela est suivit par la participation de la Turquie à l’Union de l’Europe Occidentale réactivée en tant que membre associé en novembre 1992 à la fois pour prendre part dans l’émergence d’un dialogue sur le développement d’une identité européenne de sécurité et de défense, à la fois pour assurer sa participation dans tous les aspects de la coopération européenne en matière de sécurité. Mais la nouvelle décision prise en 1994 sur « les conditions d’adhésion à l’UEO » dans laquelle on a mentionné qu’il faut être un pays membre de l’UE pour devenir membre de l’UEO, la Turquie est déçue.
En 1995 la qualité de membre associé est devenue opérationnelle selon laquelle la Turquie a gagné un aspect privilégié et les droits de participation solide dans la planification, la prise de décision et les opérations de l’UEO même si elle ne pourra pas voter et n’a pas eu un rôle politique égal dans l’Organisation. Ainsi, la Turquie a approuvé les accords conclus lors que le sommet du Berlin en 1996 pour la « création de l’IESD au sein de l’OTAN pour aider à établir ce nouveau cadre ». Mais, les efforts de l’UE pour améliorer l’intégration et étendre l’intégration dans plusieurs domaines ont été augmentés. Dans ce cadre, un processus intéressent a commencé avec l’incorporation de l’UEO dans l’UE avec le traité d’Amsterdam et l’inclusion de l’«aspect de défense militaire » de la sécurité avec l’accord de Saint-Malo. Car la Turquie avait une position de membre associé de l'UEO qui n’était pas parfaitement satisfaisante. Celle-ci a été arrêtée à la suite de la décision de l’UE de mettre fin au rôle de l’UEO dans l’IESD et dans le développement de la PESD. Ce développement pourra avoir le potentiel de marginaliser la position de la Turquie dans l’Union européenne dans un système dans lequel la sécurité a été institutionnalisée.Car cela a prévu une attitude discriminatoire vers les pays non membres de l’UE. Ainsi, avec le rejet de la candidature de la Turquie à l’UE en décembre 1997 dans le sommet de Luxembourg les Turcs se sont sentis exclus de l’Europe.
Après cela, même si en 1999 la Turquie a été acceptée officiellement comme un pays candidat, on ne voit pas des relations améliorées dans le sens de sécurité et de défense. Au contraire, le statut de membre associé de la Turquie dans l’UEO est devenu pire qu’avant.
Comme on l’a mentionné dans la première partie, dans le sommet d’Helsinki l’UE a révisé ses relations avec les pays non membres de l’UE. Dans cette perspective a réalisé le sommet de Nice dans lequel on a désigné les relations sur la sécurité et la défense des membres de l’UE avec les pays non membre de celle-ci. Pendant ce sommet, l’UE a mis en place des mécanismes de consultation permanente dont le premier va travailler dans les périodes marquées par les crises et deuxième dans les périodes où les crises n’existent pas.
Dans les périodes où les crises n’existent pas, la consultation sur les questions relevant de la PESD aura lieu à un minimum de deux réunions au sein de l’UE au cours de chaque présidence, et aussi un minimum de deux réunions de l’UE avec six pays membres de l’OTAN mais non de l’UE. Mais les opinions des membres de l’OTAN mais non de l’UE sont considérées comme consultatives. C'est-à-dire, même si on peut expliquer leur avis sur le sujet, il n’y a aucune garantie d’être prise en considération. Dans les périodes marquées par une crise, l’intensification des consultations est prévue pour un échange des vues sur l’évaluation de la situation. Lorsqu’il existe la possibilité d’une opération militaire de gestion des crises, l’objectif de ces consultations, qui pourrait être tenue au niveau des experts politico militaires, sera de veiller à ce que les pays peuvent potentiellement contribuer à une telle opération et ils sont informés des intentions de l’UE, notamment en ce qui concerne l’option militaire envisagée.
À cet égard, une fois que l’UE commence à examiner une option nécessitant l’utilisation de moyens et capacités de l’OTAN, une attention particulière sera accordée à la consultation des membres européens de l’OTAN qui ne sont pas des membres de l’UE. Même si la Turquie soutient les efforts de l’UE dans le développement d’une PESD, elle ne souhaite pas être écarté des mécanismes de prise de décision de la PESD. Car les opérations dirigées par l’UE pourrait avoir une incidence sur les intérêts de sécurité turque, comme les régions dans lesquelles les opérations de Petersberg peuvent se produire peuvent être à l’intérieur de la sphère d’influence turque. Par exemple, dans des circonstances extraordinaires, l’UE pourrait intervenir potentiellement à Chypre, aux Balkans, ou à la mer Égée d’une manière favorable aux intérêts grecs sans que la Turquie, sans a son mot à dire dans la décision d’intervenir. C’est pourquoi une telle décision qui exclut la Turquie des mécanismes de prise de décision peut causer à la marginalisation de la Turquie dans la sécurité européenne. Dans le pire des cas, la Turquie avait peur que l’UE pourrait intervenir à Chypre, sans consultation. Ainsi, elle souhaite s’assurer qu’elle aurait un certain contrôle sur les opérations militaires menées par l’UE dans sa région immédiate, en particulier en raison des différences au sujet de Chypre et de la mer Egée en Grèce.
En tant que membre associé de l’UEO, même si elle n’avait pas un poids aussi fort que membres, la Turquie pourrait participer à la planification stratégique des opérations et de commandement des opérations mené par l’UE dans les régions voisines de la Turquie. La Turquie avait le droit à prendre part dans les opérations conduites par l’UEO avec le soutien de l’OTAN, y compris sa préparation et la planification complète sur la base de l’égalité des droits; à participer à une opération autonome de l’UEO avec l’égalité des droits si elle a déclaré sa disponibilité à prendre part en mettant à disposition une importante contribution de troupes, et à participer, en tant que membre de l’OTAN et de l’UEO, dans les organes de l’UE, de l’OTAN. Et les mécanismes de l’UE seraient construits sur les mécanismes existants de l’UEO et l’OTAN.
En bref, consensus du Sommet de Washington a reconnu l’acquis de l’UEO en tant que base de travail pour l’avenir de l’architecture de sécurité européenne. Il a accepté que le développement de l’IESD serait construit sur les mécanismes de coopération existants entre l’OTAN et l’UEO. Mais le problème est que l’UE n’a pas donné importance à l’application des décisions prises ici. C’est pourquoi une tension est née entre la Turquie et l’UE.
Pourtant, la Turquie ne souhaite pas que cette nouvelle formation fait l’OTAN perdre l’importance dans la région. Car cela peut faire la Turquie perdre l’importance au sein de l’OTAN. Donc, la Turquie a soutenu la formation de la PESD sans mettre en danger le rôle de l’OTAN. Comme une manifestation de ce soutien la Turquie a informé l’Union Européenne de sa volonté de participer et d’étendre les forces militaires dans la réalisation de l’Objectif Global.
La Turquie a promis 6.000 soldats, appuyés par le soutien des forces aériennes et maritimes nécessaires. Cette contribution de la Turquie l’a fait la cinquième plus grand contributeur à l’Objectif Global. Néanmoins, craignant que cette possibilité aurait un résultat négatif pour la position de la Turquie dans l’architecture de sécurité européenne, la Turquie a mené une lutte diplomatique dure pour convaincre les Alliés lors du Sommet de Washington pour prendre en considération la position de la Turquie (et les autres alliés européens de l’OTAN qui ne sont pas des membres de l’UE). La diplomatie exécutée par la Turquie a joué un rôle important pour persuader les Alliés à parvenir à un consensus. En conséquence, ils ont utilisé les termes prudents dans les documents afin que les intérêts de la Turquie ainsi que le rôle de l’OTAN dans l'avenir puissent être maintenue.
Cette situation de la Turquie a causé à l’apparition de plus en plus des désaccords et des tensions entre la Turquie et l’UE sur les questions de la sécurité et la défense. A cause de l’exclusion de la Turquie du cadre institutionnel de la PESD et des problèmes concernant le processus de l’adhésion, les problèmes sont apparus dans le dialogue et la coopération entre l’UE et l’OTAN. Par exemple, lors du sommet de l’OTAN dans le Conseil de l’Atlantique Nord à Bruxelles en décembre 2000, la Turquie a bloqué une mesure permettant l’UE d’avoir un accès automatique aux capacités de planification de l’OTAN. Néanmoins, les attentats de 11 septembre 2001 ont montré la nécessité de travailler sur le sujet d’un arrangement opérationnel pour faire accepter la Turquie cette coopération entre l’OTAN et l’UE. C’est pourquoi en décembre 2001 la Turquie, le Royaume Uni et les Etats-Unis ont négocié et sont parvenues à un point sous le nom de « document d’Ankara » dans lequel les parties ont accepté qu’en contrepartie de la levée des objections par la Turquie qui vont permettre à l’UE l’accès aux capacités de planifications de l’OTAN, l’UE ne va pas prendre part lui-même dans les conflits entre l’OTAN et les membres de l’UE.
Ainsi, la Turquie serait activement consulté chaque fois qu’une opération menée par l’UE a une possibilité d’affecter la Turquie en matière de sécurité ou si le conflit apparaît dans le voisinage de la Turquie. Le Document a efficacement apaisé la Turquie au sujet de la perte de sa voix dans les nouveaux arrangements de sécurité de l’UE en offrant des garanties explicites écrites sur la sécurité.
Pourtant, la Grèce a bloqué le document en décembre 2001 en demandant un document similaire pour lui-même. En décembre 2002 au sommet de Copenhague, on est arrivé à un accord. Dans le cadre de cet accord, l’UE a déclaré que les arrangements « Berlin plus » et leur mise en œuvre ne seront applicables qu’aux Etats membres de l’UE qui sont également membres de l’OTAN ou aux pays qui font partis dans le « Partenariat pour la paix », et aux pays qui ont conclu des accords bilatéraux de sécurité avec l’OTAN. Après la résolution de ce problème, les opérations de l’UE dans le domaine de la PESD ont commencé au début tout en utilisant les capacités de l’OTAN. Mais après cela, ils ont pu commencer à faire des opérations en utilisant leurs propres capacités avec les contributions de la Turquie dans toutes les opérations.
Bien que la valeur de la Turquie dans la sécurité et de défense a augmenté, (9/11/2001 est un tournant dans de nombreux aspects des relations internationales et de la sécurité internationale, qui a souligné l’importance de la Turquie pour l’Europe2) celle-ci n’a pas été reflétée sur son statut dans le cadre de son adhésion à l’UE.
Néanmoins, les problèmes entre la Turquie et la Grèce ont continué à affecter la coopération entre l’OTAN et l’UE mais aussi cela fait l’effet sur les contributions de la Turquie à l’UE. En décembre 2002, puis en mars 2003, des accords sur la PESD ont reconnu les inquiétudes de la Turquie à l’égard de sa participation à la PESD
dans la perspective générale.
Toutefois, les problèmes sont apparus dans la mise en œuvre de ces décisions et c’est devenu difficile à appliquer. La Turquie a bloqué l’accès des Chypriotes grecques aux infrastructures de l’OTAN et empêché leur participation à la coopération stratégique entre OTAN – UE. Comme une réponse, les Chypriotes grecques ont empêché la signature de l’accord de sécurité (définis le 17 Mars 2003) entre la Turquie et l’UE. Cet accord n’a pas encore été signé. En plus, les dispositions administratives qui permettraient à la coopération officielle avec l’Agence Européenne de Défense n’ont pas pu être conclues à cause du veto grec.
Bien que les gouvernements turcs aient demandé à l’UE de respecter ses promesses en ce qui concerne la PESD, aucun progrès n’a été accompli jusqu’à juin 2007. Lorsque l’UE a échoué à satisfaire les attentes de la Turquie, la Turquie a décidé de retirer son soutien de l’Objectif Global 2010.
En Mai 2007, l’Union européenne a divisé les engagements militaires des Etats membres de l’UE et des autres Etats en deux catégories: les forces primaires et les forces de réserve. Après ce développement, le 7 Juin 2007, le ministre de la Défense turc de l’époque Vecdi Gönül a annoncé: « la brigade d’opérations spéciales, qui allait se joindre aux projets de programme militaire dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense en 2010 a été retirée après qu’il a été placé entre les unités de réserve. Nous avons dit que cette brigade ne peut pas être une unité de réserve. »3
On peut énumérer les désaccords qui ont causé la Turquie à renoncer à contribuer à l’Objectif Global 2010 comme ci-dessous :
Turquie a mis en œuvre toutes les décisions prises par l’UE en ce qui concerne la
PESD et rempli tous ses engagements dans ce contexte,
Même si la Turquie a fourni une assistance à l’Objectif Global de l’UE
depuis 2000, l’UE ne pouvait pas trouver une solution aux inquiétudes et attentes de la Turquie,
La Turquie a attribué l’un des brigades plus spécialisées de l’Europe, mais il a été
décrit comme « unité de réserve » dans les documents de l’UE qui n’est pas
acceptable pour la Turquie,
L’UE a préparé un document impliquant les dispositions administratives qui permettrait la participation de la Norvège et la Turquie à l’Agence Européenne de Défense. Mais la Turquie ne pouvait pas signer ce document à cause du veto de la Chypriote Grecque même si la Norvège l’a signé,
L'accord de sécurité entre la Turquie et l’UE n’a pas encore été signé en raison de
veto de chypriote grec.
Evaluation du rôle de la Turquie à l’UE dans le domaine de sécurité et de défense : Une analyse des relations actuelles et en cas de l’adhésion
Comme on a expliqué dans le précédent sous titre, la Turquie avait utilisé son droit de veto pour empêcher l’accès de l’UE aux capacités de l’OTAN dans les opérations qui vont être conduites par l’UE. Néanmoins, il faut accepter que la Turquie ne crée pas toujours des obstacles dans les domaines de sécurité et de défense. Heureusement, les apports de la Turquie aux efforts et opérations dans le domaine de sécurité européenne sont plus que veto.
Grâce à sa proximité géographique avec les régions d’instabilité qui affectent la stabilité européenne et grâce à ces liens historiques, culturels et religieux avec ces régions là comme les Balkans, le Caucase du Sud, l’Asie Centrale, la Méditerranée, le Moyen Orient et la Mer Noire, la Turquie peut fournir beaucoup à la sécurité européenne. Pour mieux comprendre le sujet, on peut le diviser en deux : dans la première sous partie on va examiner le rôle actuel de la Turquie et dans la deuxième partie ses contributions en cas de son adhésion à l’UE.
L’analyse du rôle actuel de la Turquie
Tout d’abord, on peut dire que la candidature de la Turquie à l’UE depuis 1999, n’a jamais été aussi instrumentale pour montrer la position de l’Europe au monde musulman. L’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie en 2005 a été une étape de développement, qui a réfuté l’argument moral que l’Ouest est prospère et rejette les musulmans. La Turquie est unique en tant que pays démocratique et laïc, avec près de 90 pour cent de la population musulmane, et ce statut offre un modèle pour une stratégie visant à briser le cercle de l’instabilité et la violence dans la région élargie du Moyen-Orient. (Y compris les Etats avec la population musulmane dans le nord de l’Afrique).4
La puissance de la Turquie dans le domaine militaire est une source importante de son rôle de producteur de sécurité. La Turquie est la deuxième plus grande force militaire de l’OTAN après les Etats-Unis et prend un part actif au sein des opérations de l’OTAN – l’UE et l’ONU. Comme Onur Öymen – ancien ambassadeur – a mentionné, les capacités réelles et les expériences potentielles de la Turquie sont plus en avance que des pays candidats et des pays membres de l’UE sauf la Grand Bretagne et la France.5
Compte tenu de l’importance de ses dépenses et de ses effectifs militaires et la diminution du part de dépenses concernant la défense des pays membres de l’UE, la Turquie est, en outre, en mesure de contribuer fortement à la sécurité et à la défense de l’UE. En valeur relative, les dépenses militaires de la Turquie sont parmi les plus élevés des membres de l’OTAN, puisqu’elles représentaient 4,78 % du PIB en 2004, tandis que les quelques 700.000 militaires turcs constituent plus de 25 % des forces des membres européens de l’OTAN.6
L’Objectif global déclaré de l’UE d'être en mesure de déployer 60.000 soldats nécessitait de déployer jusqu’à 200.000 soldats en raison des besoins de la rotation. Les lacunes principales concernant ce domaine sont le transport stratégique et tactique, le transport, la surveillance, de commandement, le contrôle, le renseignement et les capacités de combats sophistiqués. Ainsi, de créer un groupe de cette taille de la force est une tâche longue et coûteuse, qui nécessite de grands changements dans les budgets nationaux.7Quand on prend en compte cette situation, on peut dire que la position dominante de la Turquie dans le domaine militaire sera probablement se poursuivre.
L’adoption de l’accord « Berlin Plus » a ouvert la voie pour l’UE de mener les opérations de la gestion des crises en Europe et en Afrique. Même si la Turquie n’était pas entièrement satisfait de la situation existante dans le domaine de la PESD, il a maintenu son appui aux opérations de la PESD avec des forces non négligeables. Pendant le processus de préparation de l’Objectif Global d’Helsinki, la Turquie s’est engagé d’allouer 5.000 militaires dont 1 brigade d’infanterie, 2 escadrons et 2 avions de transport, 7 navires, 1 sous-marin et 1 bataillon d'infanterie amphibies. Au total, la contribution la plus importante a été faite par la Turquie parmi les autres alliés qui ne sont pas des membres de l’UE et des pays candidats.
Ainsi, depuis sa création, La Turquie a participé à six opérations de la PESD soit sous le régime de « Berlin Plus » en utilisant les capacités de l’OTAN, soit en utilisant des capacités de l’UE.
Si on tente d’analyser les contributions de la Turquie à la PESD dans le domaine militaire partant des exemples concrets :
La Turquie a fait d’importantes contributions à l’EUFOR-ALTHEA. Celle-ci a été
déployée le 2 Décembre 2004 à la Bosnie-Herzégovine qui a remplacé la mission de l’OTAN (SFOR). Au total, la Turquie continue à contribuer à l’opération ALTHEA, avec environ 255 personnels (au total, 7000 personnels ont travaillé dans le cadre de cette opération). Ses contributions ont été suivies après le remplacement de cette opération par la mission de police de l’UE aussi. Donc, elle a travaillé dans les deux aspects ; civils et militaires de l’opération. La contribution la plus importante a été fournie par la Turquie si on la compare avec les autres pays non membres de l’UE et les Alliés des pays tiers. En plus de cela, la Turquie a été le troisième plus important contributeur de l’opération ALTHEA parmi les 34 pays contributeurs, même si elle était un pays tiers participant.
Ensuite, l’opération CONCORDIA a commencé à avoir lieu le 31 mars 2003 qui a remplacé la mission de l’opération Allied Harmony de l’OTAN. La Turquie a participé à CONCORDIA avec 2 équipes de liaison (2 officiers, 6 sous-officiers) jusqu’à la fin en de l’opération en décembre 2003. En outre, 2 fonctionnaires de la Turquie ont contribué au siège de l'UE et 1 fonctionnaire à l’état-major de l’OTAN à Skopje. Ses contributions étaient pareilles avec les contributions des Etats membres de l’Union comme la Bulgarie ou la Roumanie.
Après Concordia, une autre opération a été déployée sous le commandement de l’UE sous le nom de PROXIMA. Le 15 décembre 2003, la Turquie a envoyé 4 fonctionnaires de gendarmerie à PROXIMA et un fonctionnaire à l’OTAN à Skopje. Cette opération a continué jusqu’à décembre 2005.
D’ailleurs, la Turquie a fait les contributions dans les opérations en dehors du continent européen aussi. Par exemple, quand l’UE a soutenu la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) pendant quatre mois afin d’aider le gouvernement congolais lors du processus électoral, la Turquie a alloué un C-130 (avions-cargo) et 15 hommes de l’équipage à la commande de l’Union européenne à Libreville / Gabon du 21 Juillet au 01 Décembre 2006. Aussi, en étroite coopération avec les Nations Unies, l’UE a décidé de lancer une mission de police de la RDC sous le nom de EUPOL KINSHASA. La Turquie a envoyé une officier de gendarmerie à cette opération à partir de Juin 2006 à Juin 2007.
En outre, avec une longue expérience de la guerre non conventionnelle contre la guérilla, les forces de la Turquie conviennent mieux à la faible intensité des opérations de gestion des crises de l’UE.
Les contributions de la Turquie à l’UE dans le développement de PESD montre le rôle actuel et potentiel de la Turquie dans la sécurité européenne. La Turquie, pays de tradition et d’expérience militaires, semble susceptible de renforcer le poids stratégique de l’UE sur l’échiquier des relations internationales et possède, plus particulièrement, le potentiel nécessaire à l’Union pour constituer un « pole européen » de défense, vecteur de contrepoids et d’équilibre sur la scène internationale.8
En cas de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne
Comme on le constate depuis 1959, la Turquie souhaite devenir un pays membre de l’UE, en contribuant à la sécurité de l’Europe avec des droits à peu près égales avec les pays membres mais la situation d’aujourd’hui montre que ces demandes sont loin d’être satisfait. En particulier Turquie souhaite :
Être pleinement associés à la planification et l’exécution de missions dirigées par l’UE au lieu d’être quand nécessaire après la phase politique et technique de planification est déjà achévée ;
Une attention particulière lorsque l’UE envisage des actions dans le
la proximité de la Turquie ou dans les zones d’intérêt stratégique pour la Turquie ;
Présence de la Turquie au siège de l’Union européenne pour les opérations à laquelle la Turquie contribue ;
Participation à l’Agence Européenne de Défense ;
Conclusion de l’Accord de Sécurité entre la Turquie et l’UE ;
C’est dans ce cadre que les responsables politiques turcs définissent les caractéristiques d’un véritable partenariat dans ce domaine. Ils croient également que si ces conditions se confirment, la Turquie pourrait sensiblement renforcer les capacités civiles et militaires de gestion des crises de l’UE.9
Alors, qu’est ce qu’on peut dire sur les contributions potentielles de la Turquie en cas de l’adhésion ?
Liés à leurs perceptions de menaces et leurs préférences de stratégies de sécurité pacifique telles que la négociation, la persuasion, la rétribution économique, la coopération et le partenariat plutôt que de des stratégies de sécurité conflictuel comme des sanctions politique, économique et militaire dans la résolution de questions internationales, on peut dire que la Turquie et l’UE partagent des identités pareilles dans le domaine de la sécurité. Et cela montre que la Turquie va apporter d’importantes contributions à l’UE dans la dimension civile. La Turquie apprécie de plus en plus la valeur des instruments civils comme le droit, l’économie et la diplomatie multilatérale, ainsi que les règlements multilatérales dans la poursuite de ses objectifs de politique étrangère.10
L’UE cherche à prendre plus de responsabilités dans les questions internationales. Même s'il est déjà un acteur d’influence économique et du développement, par exemple dans l’Afrique du Sud, il veut maintenant renforcer ces capacités, si nécessaire avec la possibilité de recourir à la force quand ses intérêts vitaux sont en jeu et d’être en mesure de répondre plus efficacement aux crises. La participation de la Turquie à l’UE pourrait contribuer au succès des opérations militaires et, peut-être, pourrait déterminer la faisabilité. La situation géographique de la Turquie, ses infrastructures militaires, ses moyens logistiques constituent un élément indispensable pour l’environnement de projection de puissance militaire européenne, sur des zones d’opération en dehors de l’UE. En bref, la Turquie pourrait devenir un multiplicateur de force en matière de la PESD, en particulier quand on considère que les Etats membres de l’UE ont des forces armées de 1,2 millions, alors que seuls 80.000 d’entre eux peuvent être déployés à l’étranger. Plus de 2,4 pour cent de PNB de la Turquie est dépensé sur les capacités militaires.
Dans le cadre de la PESD, l’UE cherche désormais à projeter la sécurité de l’Europe hors des frontières de l’Union, c'est-à-dire, à mener diverses interventions et opérations de stabilisation dans les régions périphériques, de manière à en retirer les avantages consécutifs en termes de prospérité économique et surtout pour limiter les menaces transnationales citées plus haut qui rejaillissent inéluctablement des zones en crise. Tout en prenant en compte la situation géographique de la Turquie, on peut dire qu’une telle adhésion va amener l’UE au bord des crises et l’obligerait alors à ne plus se dérober à ses obligations de puissance et à ne plus laisser le champ libre aux Etats-Unis dans la gestion des grandes crises internationales.11Ainsi, le fait de devenir frontalière de l’Irak, de la Syrie et de l’Iran pourrait ainsi amener l’UE à se penser davantage comme un acteur au Moyen Orient et lui permettrait de remplir, de manière plus cohérente, son objectif de prévention des conflits dans cette région de tensions récurrentes. L’UE avec la Turquie en tant que membre aurait un poids différent dans la politique mondiale en raison de la valeur ajoutée que la Turquie apporterait en termes de capacités. En ce qui concerne le pouvoir normatif de l’UE, il serait renforcé avec l’adhésion de la Turquie où une société démocratique avec une population musulmane servirait comme un acteur clé dans la projection des valeurs européennes et les normes vers les frontières sud de l’UE. Son adhésion à l’UE pourrait promouvoir une meilleure compréhension entre les
Européens et les civilisations musulmanes. Cela se reflète dans la déclaration de Premier ministre Syrien « Naji Otri ». « La Turquie va prouver le contre argument du scénario de
choc des civilisations. L’entrée de la Turquie à l’UE comme un pays musulman
servit à montrer les problèmes du monde islamique à l’Occident. On voit la Turquie comme le représentant du monde islamique dans l’UE ». Les relations de la Turquie avec le Moyen-Orient, la Méditerranée et du Caucase concernent les objectifs de la politique étrangère de l’UE tels que définis par la Stratégie Européenne de Sécurité en 2003.12
Les forces de l’armée turque, étant 2eplus puissantes forces de l’OTAN avec déjà une longue expérience de travail avec beaucoup de forces armées européennes qui partagent les mêmes doctrines de défense et de formation peut contribuer à atteindre cet objectif de l’UE. Ainsi, la Turquie pourra renoncer de retirer son soutien de l’Objectif Global de 2010 et celle-ci va augmenter la contribution de la Turquie dans ce domaine. Au delà de ses objectifs stratégiques, à priori, partagés par l’UE et la Turquie, la stratégie européenne de sécurité souligne que « pour être à la hauteur de notre potentiel, il nous faut être plus actifs et plus cohérents de développer nos capacités ».13De ce point de vue, la Turquie dispose d’atouts particulièrement convaincants. Elle bénéficie effectivement d’une expérience reconnue en matière d’intervention militaire. La Turquie est aujourd’hui sans conteste un acteur naval régional de premier ordre dont l’importance doit être prise en considération lors de toute analyse ayant pour objet la sécurité dans les régions alentour. Pour cela, deux facteurs doivent être prise en compte :
Premièrement, les forces navales turques ont atteint un niveau élevé de performance. En raison de la variété des missions leur étant assignées, elles ont développé les moyens nécessaires pour opérer tant dans les eaux côtières (défense des détroits, opérations de police) ; elles gèrent actuellement avec succès l’espace maritime dépendant d’elles.
Deuxièmement, cette espace maritime turque est relativement étendue, fortement complexe, et d’une importance géostratégique dépassant largement le cadre régional. Dès lors, il est légitime de s’interroger sur les conséquences d’une adhésion de la Turquie à l’UE en termes maritimes et navals, notamment dans l’optique de cerner les avantages potentiels pour l’UE.14Donc, on peut examiner en termes des apports matériels et géostratégiques. L’apport matériel que représenterait la Turquie pourrait se faire sentir en termes de capacité de projection, puisque la marine turque aligne plusieurs bâtiment amphibies de tonnage moyen chacun pouvant débarquer plusieurs centaines d’hommes.
En effet, le transport stratégique est un domaine d’importance capitale pour l’UE, puisqu’il a été identifié comme l’un des principaux points faibles des européens en matière de capacité commune de défense, notamment pour remplir les missions de gestion des crises et d’imposition de la paix. En autre, le grand nombre de frégates polyvalentes (instruments privilégiés avec les bâtiments amphibies dans le cadre d’interventions) en service au sein de la marine turque laisse à penser qu’Ankara pourrait très facilement en déléguer pour des opérations de l‘UE, sans que cela n’altère la capacité à s’acquitter des taches nationales ou effectuées dans le cadre de l’OTAN.
D’ailleurs, avec l’adhésion de la Bulgarie et Roumanie en 2007, l’UE a commencé à avoir des intérêts géostratégiques grandissants pour cette région. L’UE deviendra de facto une puissance influente de la Mer Noire. Cette nouvelle situation va inéluctablement engendrer des besoins nouveaux pour l’UE, notamment en termes de sécurité. En 1989, la Turquie est devenue le principal architecte et chef de la Coopération économique de la mer Noire (CEMN). Les principaux développements en 2006-2007 introduit la mer Noire dans l’avant-plan des priorités de politique étrangère de l’UE. Le 11 avril 2007,
Commission Européenne a préparé un ensemble de mesures pour favoriser la coopération entre l’UE et la BSEC, avec l’objectif de ramener la stabilité dans la région de la mer Noire
et assurer l’accès de l’UE aux ressources énergétiques dans la région. Selon
la Commission européenne, « la région de la mer Noire, un itinéraire de transit important pour le pétrole et le gaz en provenance de la Russie et de l’Asie Centrale vers l’Europe. La Turquie est le joueur clé dans la région de la mer Noire, c’est à travers les détroits turcs
que les pays de la mer Noire peuvent accéder à la Méditerranée. En outre,
la Turquie est le principal pays de transit pour les pipelines d’énergie venant de
l’Asie centrale et du Caucase vers les ports méditerranéens. Le rôle de la Turquie en tant que corridor énergétique pour l’UE est un atout important pour la Turquie et nécessité pour l’UE pour avoir la Turquie au sein de l’UE.15
Donc, une adhésion de la Turquie représenterait aussi un certain avantage en termes de sécurité du transport énergétique et dans l’avenir de la sécurité économiquepar le biais de ses divers projets afin d’assurer le pétrole et le gaz pour elle-même et l’Europe. Avec l’ouverture de l’oléoduc Bakou-Tblissi-Ceyhan, l’émergence de la Turquie en tant qu’un entrepôt énergétique de l’Europe se confirme. Les Etats membres de l’UE ont peur d’être trop dépendant du pétrole du Moyen-Orient ou de Russie, car il y a des préoccupations qu’avec le développement économique de cette dernière, son approvisionnement en pétrole va diminuer. La construction de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), à la suite de
l’émergence de la Caspienne en tant que source importante de pétrole et de
gaz, met en évidence le fait que la Turquie est géographiquement et culturellement proches
de 65 pour cent de l’ensemble du pétrole et de gaz naturel du monde.16
Par ailleurs, les jeunes qui occupent une partie importante dans la population turque est un autre atout important par rapport au vieillissement de la population européenne. C’est un sujet très débattu qu’avec les aspects positifs de sa capacité militaire, la participation de la Turquie dans l’UE pourrait contribuer au succès des opérations militaires de l’UE ainsi qu’à leur succès et déterminer la faisabilité.
On peut conclure que sans la Turquie, bien que l’UE est un acteur important du point de vue économique dans la scène internationale, il existe des lacunes dans le domaine du politique notamment concernant la politique étrangère, de sécurité et de défense qui l’empêche de devenir un acteur plus influent.
La contribution de la Turquie à la politique européenne de sécurité a lieu dans une interaction et construit la perception de la composante turque dans le projet d'intégration européenne.
Les contributions de la Turquie à la politique européenne de sécurité après la Guerre Froide et surtout après 9 / 11 dans les différentes actions et initiatives ont été les premières étapes de la construction de cette compréhension mutuelle que la Turquie n’est pas nécessairement « l’autre » qui arrête les menaces loin de l’Europe, mais le partenaire unique avec lequel l’Europe s’attaque à ces menaces et se rend compte de ses intérêts européens.17
Comme a déclaré Christopher Patten, le membre de la Commission européenne chargé des relations extérieures : « la Turquie fera de l’Union un acteur global ... parce que l’UE avec la Turquie va devenir un acteur beaucoup plus important au Moyen-Orient et en Asie ». Ses paroles ont été reprises par Günter Verheugen, le commissaire européen chargé de l’élargissement, qui a dit que l’Europe va avoir besoin de la Turquie à cause de la chute de sa seule population. Verheugen a ajouté : avec l’adhésion de la Turquie, l’UE jouera un rôle important dans la politique mondiale.18
Ainsi, d’un autre point de vue, lorsque l’UE renonce à continuer aux négociations de l’adhésion turque en raison de conflits internes et non pas en raison de l’échec turc à adopter les critères, cela met en péril la crédibilité internationale de l’UE. Quand les négociations d’adhésion ont débuté avec la Turquie lors de respect par la Turquie des aspects politiques des critères de Copenhague, le Conseil européen a déclaré: « L’objectif commun des négociations est l’adhésion ». Si l’adhésion de la Turquie à l’UE devient problématique à cause de facteurs liés à l’UE, plutôt que de non-respect des critères d’adhésion de la Turquie, alors cela va causer à un important coup à la politique étrangère de l'Union européenne. En d’autres termes, l’adhésion de la Turquie à l’UE n’est pas seulement importante en termes de ses contributions matérielles à la politique étrangère de l’UE, mais aussi en termes de son impact symbolique sur la politique étrangère européenne si l’UE ne parvient pas à honorer ses engagements.19
La situation de la Turquie à travers les deux organisations : Quelles solutions pour rendre mieux le fonctionnement des relations ?
Comme on a déjà mentionné, les problèmes existants entre la Turquie et la Grèce sur la question de Chypre et les problèmes resurgis à cause du processus embrouillé de l’adhésion de la Turquie à l’UE causent aux problèmes de fonctionnement entre les deux institutions dans le domaine de sécurité et de défense. La volonté de l’UE pour obtenir une capacité militaire autonome a influencé le positionnement de la Turquie dans la structure européenne de sécurité d’une manière négative. Et celle-ci a entraîné le développement de la PESD qui avait besoin de moyens et de capacités de l’OTAN. En outre, l’exclusion de la Turquie des procédures de prise de décision a retardé la proclamation de la PESD comme opérationnelle jusqu’en 2003. Ainsi, la dépendance de l’UE à l’OTAN a accru le rôle de la Turquie entre les deux institutions.
Dans ce contexte les réunions conjointes entre l’UE et l’Alliance atlantique sont devenues depuis 2004 un des lieux de l’affrontement politique entre le Chypre et la Turquie. Les Turcs refusent en effet que le Chypre prenne part aux réunions conjointes entre les deux organisations. Et le Chypre empêche la participation de la Turquie à l’Agence Européenne de Défense. Le meilleur exemple qui montre cet affrontement peut être constaté dans la mise en œuvre des accords de Berlin Plus dans laquelle la Turquie avait bloqué l’accession de l’UE aux capacités de l’OTAN. Après les longs débats et le document d’Ankara elle avait levé son veto contre l’accès de l’UE aux capacités de l’OTAN ce qui avait causé au veto grec ; celui-ci a aussi été levé avec l’approbation du document de Bruxelles qui assure la même garantie pour lui-même.
Un exemple récent sur le sujet est constaté en mars 2008 : le différend entre la Turquie et le Chypre s’est manifesté lors de la coopération de sécurité au Kosovo. Un article sur le rôle de la Turquie au Kosovo (Turkish Daily News, 4 Mars 2008) a noté que la Turquie a utilisé son droit de veto au sein de l’OTAN pour bloquer l’accès des forces de sécurité de l’UE aux capacités de l’OTAN situés au Kosovo. Le litige découle de la participation du Chypre au partenariat pour la sécurité de l’UE au Kosovo. L’article a également noté que ces différends ont placé la Turquie à l’encontre à la fois avec l’UE et l’OTAN. En outre, il a créé une scission interne entre l’armée turque (en faveur d’un droit de veto) et le gouvernement turc (contre l’utilisation du droit de veto).20
C’est la raison pour laquelle la question de Chypre doit être résolu. L’élection d’un nouveau président gréco chypriote plus conciliant et le début prévu d’un nouveau cycle de négociations est certainement une fenêtre d’opportunité pour régler cet intraitable différend. Cette opportunité ne doit pas être manquée. Dans la première tentative de l’ONU pour résoudre le problème, le contentieux chypriote n’ait pas été réglé, suite au refus des Chypriotes grecs du plan Annan de réunification de l’île.Si le résultat sera un échec cette fois aussi, cela aura trop de conséquences négatives : cela va causer à l’augmentation de disputes entre les chypriote grecs et chypriotes turcs, à la division de l’île, à compromettre tout le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE et solidifier les problèmes institutionnels existants entre l’OTAN et l’UE.21
D’ailleurs, la Turquie et l’UE doivent s’engager dans un programme de construction de confiance. La normalisation des relations entre l’OTAN et l’UE dépendra dans une large mesure sur la normalisation des relations entre la Turquie et l’UE, qui dépend de deux facteurs. La première est la question de Chypre. Tant que le différend subsiste, la volonté de la Turquie pour entrer à l’UE restera en attente. Le deuxième facteur est l’approche de l’UE à la Turquie. Indépendamment de la question de Chypre, l’UE a été incapable d’envoyer les bons messages au membre futur et partenaire de négociation. Par exemple, la rhétorique de partenaire privilégié reste comme l’objectif principal de certains Etats membres. Ainsi, la possibilité de faire des référendums nationaux dans certains Etats membres sur l’adhésion de la Turquie est une autre difficulté sur la voie de la pleine adhésion.
En conséquence, dans ces conditions, les responsables politiques turcs et l’opinion publique turque continuent de nourrir des doutes quant à la capacité du pays à remplir les conditions d’une pleine adhésion et on a souci que même si la Turquie remplit les conditions d’adhésion dans les années à venir, on voit la possibilité de ne pas être accepté à l’UE comme un pays membre. Les Etats membres de l’UE doivent maintenant permettre simplement la Turquie à poursuivre les négociations dans les mêmes conditions que candidats précédents. En outre, les deux institutions européennes, ainsi que les gouvernements nationaux devraient assumer davantage de responsabilités dans la communication avec leurs peuples sur l’élargissement ;22ils ne doivent pas seulement montrer l’adhésion de la Turquie qui va avoir des influences négatives sur l’avenir de l’UE. Mais, ils doivent également présenter les effets positifs pour que les personnes puissent voir les deux aspects de l’adhésion de la Turquie et décider en prenant en considération ces deux aspects.
En ce qui concerne les aspirations de la Turquie à être pleinement associés à la sécurité européenne, une solution qui répondrait aux demandes spécifiques de la Turquie, comme y compris sa qualité de membre à l’AED (La Turquie souhaiterait pouvoir signer un arrangement administratif avec l’AED, mais le veto chypriote l’en empêche. Pourtant il n’y a aucune raison valable pour refuser de normaliser une relation de coopération entre la Turquie et l’Agence européenne de défense. La Turquie participant aux missions PESD, il paraît légitime qu’elle veuille intégrer la réflexion capacitaire menée en amont au sein de l’AED) et la conclusion de l’accord de sécurité peuvent être conçues en échange de la levée du veto de la Turquie, mais sur une base ad hoc et au cas par cas, pour le dialogue entre l’UE et l’OTAN sur les opérations de PESD en cours au Kosovo et en Afghanistan.23
D’ailleurs, même si l’obstacle sur la Chypre est levé, les relations entre l’OTAN et l’UE peuvent tromper encore à cause des différences d’avis entre les membres atlantistes de l’Alliance et les autres sur l’avenir de l’OTAN. Par conséquent, le regain du dialogue transatlantique en vue de s’engager dans un débat plus constructif sur la répartition des tâches entre l’OTAN et l’UE devrait être envisagée.
Le changement d’attitude de la France vers l’Alliance atlantique offre une occasion pour améliorer les relations entre les deux institutions.24Mais lié à la procédure de la prise de décision – la nécessité de consensus –, il faut que tous les Etats membres de l’UE partagent le même point de vue pour l’avenir de la coopération et des relations entre les deux institutions.
Par exemple, récemment, pendant le semestre de présidence française de l’UE, la création d’une cellule de planification et de commandement européenne autonome était une nouvelle fois inscrite en tête de liste des priorités qui enlèverait à la Turquie toute possibilité de veto sur les opérations strictement PESD (mais il faut souligner ici que si on crée une cellule de planification et de commandement autonome dans laquelle on n’accepte pas la participation de la Turquie, cela pourra causer
C’est pourquoi cela n’est pas rationnel d’accuser la Turquie à cause de l’état actuel des relations même si la Turquie peut apparaître comme une sorte de « perturbateur » dans les relations entre l’UE et l’OTAN. Mais la France a longtemps été soupçonnée par ses partenaires dans le cadre de l’OTAN d’utiliser la question turque pour empêcher l’Alliance de trop interférer sur la PESD.26
La question est de faire un choix pour l’avenir de l’UE : est ce que l’UE souhaite devenir un acteur vraiment influent dans une géographie plus étendue avec des moyens militaires aussi à coté des moyens économiques et politiques tout en prenant le risque d’être plus proche aux instabilités qui marquent les relations internationales (comme étant frontalières avec l’Iraq, l’Iran) qui se passe par l’adhésion de la Turquie à l’UE ou est ce qu’elle souhaite rester influente seulement dans une géographie limitée, mais pas suffisamment dans une géographie plus étendue ? Liée à la réponse de cette question, les membres de l’UE doivent décider d’exécuter une politique pareille sur la politique de sécurité et de défense ; si on souhaite être plus autonome, plus influente ou non. Celle ci pourra aider les Etats membres d’accomplir des actes communs.
L’adhésion de la Turquie semble à résoudre les problèmes de coopération entre les deux institutions ainsi qu’augmenter la capacité militaire et le champ d’action de l’UE dans la scène internationale.
D’ailleurs, les efforts faits par l’UE nous montrent aussi qu’elle souhaite devenir un acteur plus influent dans les relations internationales, tout en augmentant sa capacité militaire dans laquelle la Turquie pourra faire des contributions importantes. Donc, comme on a déjà écrit, il faut résoudre le problème chypriote et s’engager dans un programme de construction de confiance. Et la construction de confiance passe par la connaissance des deux entités par l’autre ce qui nous amène à la diplomatie publique.
La diplomatie publique est un concept très récent dans les domaines de sécurité et de défense. On peut considérer l’OTAN en tant qu’avant-garde d’utilisation de la diplomatie publique dans la sécurité internationale.
La diplomatie publique vise à créer un environnement étranger favorable pour la politique étrangère d’un pays par les moyens de comprendre, informer et influencer l’audience externe. En d’autres termes, l’objectif n’est pas seulement convaincre les gouvernements ; mais aussi convaincre les peuples. Les objectifs de la diplomatie publique au sein de la société d’un pays étranger, peuvent impliquer les médias et les faiseurs d’opinion, les groupes de jeunes, les chefs d’entreprise et les ONGs. Les représentants officiels d’un pays étranger - tels que les membres du parlement, des représentants régionaux et locaux - peuvent aussi être ciblées, mais ils ne sont pas les cibles principales.27
L’OTAN définit la diplomatie publique comme l’ensemble des mesures et des moyens mis à la disposition pour informer, communiquer et coopérer avec un large public à l’échelle mondiale et a pour but d’augmenter le degré de connaissances et de compréhensions sur l’OTAN, en promouvant ses politiques et activités et en favorisant ainsi la foi et la confiance en Alliance.28Pour exécuter la diplomatie publique dans la pratique, pendant les sommets, on organise des activités pour attirer l’attention des peuples.
Si on adapte la définition de la diplomatie publique aux relations entre la Turquie et l’OTAN, on voit que pendant le sommet d’Istanbul en 2004 une multitude d’activités différentes, comme la visite des forces navales de l’OTAN dans le Bosphore et une exposition sur la Force de Réaction de l’OTAN avec une exposition de la science ont eu lieu pour rendre le Sommet plus interactif.29Egalement, un sommet de jeunesse composé de deux cents étudiants venant des quarante-six pays membres et partenaires a été organisé. Ils ont tenu des réunions avec les leaders de l’Alliance et ont participé à une simulation de l’OTAN.30
Ainsi, en 1996 la « Jeunesse du Traité Atlantique » (YATA) a été créée sous l’Association de Traité Atlantique. Celle-ci a des branches nationales dans trente cinq pays y compris la Turquie. Ces branches nationales préparent des conférences, des simulations, des concours de dissertation sur les faits de la sécurité internationale. Dans cette perspective, les jeunes obtiennent l’occasion d’écouter, d’apprendre et d’enseigner les autres en matière d’affaires sécuritaires, notamment sur l’Agenda de l’OTAN. Et en même temps, les peuples trouvent l’occasion de mieux connaître le processus de transformation de l’OTAN et comprendre la raison d’intervention de l’OTAN en Afghanistan, dans la province serbe du Kosovo et pourquoi elle s’engage dans des partenariats avec de différents pays.
Grâce à ces initiatives l’OTAN a eu la chance de mieux s’exprimer en Turquie mais aussi dans d’autres pays membres et partenaires. Comme un résultat de l’exécution de la diplomatie publique dès 1996, l’opinion publique vis-à-vis de l’OTAN a évolué en Turquie et dans le monde entier. Meme si on constate une diminution de confiance parmi les Turcs à l’égard de l’OTAN, 38 % des Turcs considèrent l’OTAN comme essentielle pour la sécurité de la Turquie selon un rapport de 2008.31Ainsi, les jeunes générations des Balkans qui ont connu les interventions de l’Alliance et notamment les bombardements en Serbie (Kosovo compris) sont les plus actives dans les activités de Diplomatie Publique de l’OTAN.32
Ainsi, dans les activités ou opérations sur le terrain, l’OTAN utilise la diplomatie publique pour empêcher les idées fausses sur l’intervention de l’OTAN dans la région. Par exemple, en Afghanistan on a organisé la semaine des Femmes afghanes en février 2007, Summer School avec des étudiants afghans en été 2006 et en automne 2007.33Ainsi, la Turquie va redevenir l’ambassade de point de contact en Afghanistan qui aide l’OTAN à mieux s’exprimer en Afghanistan grâce à la médiation d’un pays laïc avec 90 % de la population musulmane.
Quant à l’UE, même si l’UE donne trop de l’importance à la diplomatie publique, on constate un manque de l’exécution de la diplomatie publique dans les domaines de sécurité et de défense. L’UE a besoin de la diplomatie publique pour le développement de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et pour un profil externe plus active. C’est une question de l’efficacité de la politique ainsi que le bon fonctionnement. La diplomatie publique peut agir comme un multiplicateur de force pour des activités plus traditionnelles étrangères de l’UE.34
En ce qui concerne les opérations de la PESD, la Comité Politique et de Sécurité
(COPS) exécute les projets « Master Messages » pour soutenir une campagne d’information publique pour toutes les opérations qu’elle effectue. Par exemple, l’opération Althea en Bosnie-Herzégovine dispose d’un Bureau d’information publique sur le terrain avec quatre agents, un bulletin et un site Web. Le Conseil est également devenu efficace dans la production des fiches d’information pour les médias et le grand public sur l’implication de l’UE dans les zones de crises diverses (telles que les réponses de l’UE à la crise au Darfour, Soudan).35Mais les activités de l’UE dans ce domaine visent seulement d’informer les peuples et le budget réservé pour la diplomatie publique reste très limité. C’est pourquoi on peut prétendre que l’UE n’exécute pas la diplomatie publique. Sa philosophie globale est celui de la diffusion de l’information. L’accent dans les activités de la diplomatie publique de l’UE est mis sur « ce que nous disons » plutôt que « ce qu’ils entendent »36.
Alors qu’est ce qu’on peut dire sur la situation de la diplomatie publique dans les domaines de sécurité et de défense exécuté par l’UE en Turquie ? Quand on cite la définition de la diplomatie publique faite par l’OTAN « … en promouvant ses politiques et activités et en favorisant ainsi la foi et la confiance en Alliance. » Grâce aux programmes d’échanges, on a réussit de faire connaître l’UE en Turquie. Mais à cause du processus long et ambigu de l’adhésion de la Turquie et à cause des discours négatifs sur son adhésion de quelques hommes politiques d’une part et des discours positifs de quelques hommes politiques d’autre part, la confiance en l’UE entre les turcs est en diminution.
C'est-à-dire, la politique publique « avec le but d’informer les gens » exécutée par l’UE toute seule reste insuffisante pour améliorer les opinions des gens sur l’UE ; mais aussi cela doit être accompagné par les faits concrets. Donc, l’UE et les pays membres de l’UE doivent avoir une attitude plus cohérente sur l’adhésion de la Turquie.
La communication interne de l’UE doit être considérée comme un moyen de coordonner la communication externe. Car il est conçu pour persuader un auditoire national sur les messages de communication externe. Par cette voie, les États et autres acteurs au sein de l’UE organisent les messages qui ont été transmis de leurs propres activités à celles de l’UE. Ce n’est pas important non seulement pour que la politique extérieure doit être considérée comme légitime, mais c’est important aussi pour faciliter la coopération sur le terrain dans des Etats tiers sur lesquels l’efficacité de la diplomatie publique de l’UE dépend.37Mais les différences entre l’opinion des pays membres sur l’adhésion de la Turquie montrent que l’UE est loin d’avoir une attitude cohérente sur le sujet.
Selon un rapport d’Eurobaromètre fait en 2008, liée à cette incohérence, la confiance des turcs en l’UE reste 31 %.38L’UE devrait améliorer sa diplomatie publique. Dans cette perspective on peut estimer que si la diminution de la confiance en l’UE continue entre les turcs, cela pourra engendrer une réaction dans le peuple contre les contributions faite par la Turquie à l’UE dans les domaines de sécurité et de défense. On marque un évènement pareil au Pays Bas quand le gouvernement néerlandais était en faveur d’envoyer des troupes en Afghanistan. Mais les partis d’opposition avec une partie de l’opinion publique de ce pays s’y étaient opposés39. Il a donc fallu faire beaucoup d’efforts pour les convaincre sur la nécessité et sur l’utilité de cette opération. Pour éviter des crises comme ceci en Turquie dans les contributions de lui-même dans le domaine de la PESC et la PESD, il faut que l’UE conduit une meilleure diplomatie publique.
Egalement, seulement 31 % des européens soutiennent l’adhésion de la Turquie à l’UE selon le même rapport. On constate que l’opinion publique dans les pays membres de l’UE est généralement contre à sa participation. Comme Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel, on utilise la candidature de la Turquie comme un discours populiste pour attirer les voix avant les élections et celle-ci augmente les opinions contre l’adhésion de la Turquie aussi. Celle-ci apparaît comme un cercle vicieux : quand on utilise le discours populist contre la Turquie dans les élections, le taux des personnes contre la participation de la Turquie augmente et quand le nombre des personnes contre l’adhésion de la Turquie augmente, cela repousse les hommes politique à utiliser des discours anti-Turc. Mais, en montrant tous les aspects de son adhésion ; avec les points qu’on trouve négatifs et les points qu’on considère comme positifs (comme ses attributions maintenant et ces attributions dans le cas de l’adhésion dans le domaine de sécurité et de défense), on peut laisser les gens décider si on souhaite ou non voir la Turquie dans l’UE avec tous ses faiblesses et contributions.
Pour résumer, on peut dire que pour réduire les aspects négatifs de la situation délicate de la Turquie dans les relations entre l’UE et l’OTAN, l’UE et la Turquie doivent faire des efforts. La Turquie à sa part, doit accomplir les conditions d’adhésion à l’UE et résoudre le problème chypriote. L’UE à sa part doit agir d’une manière plus cohérente vers l’adhésion de la Turquie, mieux intégrer la Turquie dans les processus de planification et de prise de décision ; de même, conduire une meilleure diplomatie publique vers la Turquie.
1 Seiju Desai, “Turkey in the European Union: A Security Perspective – Risk or Opportunity?”, Defence Studies, Vol. 5, No. 3, September 2005, p. 367
2 Şebnem Udum, Op. Cit., p. 163
3 La déclaration faite par Vecdi Gönül (le ministre de la défense) aux journals, http://w9.gazetevatan.com/haberprint.asp?Newsid=122825&tarih=22.04.2009&Categoryid=45, consulté le 28 juillet 2009
4 Şebnem Udum, Op. Cit., p. 169
5 Onur Öymen, “The future of European security and NATO”, Insight Turkey, Vol. 4, No. 3, p. 23
6 Document de travail des services de la commission européenne, questions soulevées par la perspective d’adhesion de la Turquie à l’UE, SEC (2004) du 6 octobre 2004, p.12
7 Hüseyin Bağcı & Ali Yıldız, “Turkey and the European Security and Defence Policy (ESDP): From Confrontational to Cooperative Relationship” in Ali L. Karaosmanoğlu & Seyfi Taşhan (eds.), The Europeanization of Turkey’s Security Policy: Prospects and Pitfalls, Foreign Policy Institute, Ankara, 2004, p. 81
8 Alexandra Bellayer – Roille, Op. Cit., p. 86
9 Sinan Ülgen, The evolving EU, NATO and Turkey relationship: implications for transatlantic security, EDAM Discussion Paper Series, 2008/02, Avril 2008, p. 4
10 Micheal emerson – Nathalie Tocci, “Integrating EU and turkish foreign policy”, Insight Turkey, Vol. 6 No. 3, July-september 2004, p.25
11 Rapport sur « la Turquie et l’UE », deposé par al délégation pour l’UE de l’Assamblée Nationale (Rapp. Guy Langagne) no. 1834, 5 octobre 2004
12 Meltem Müftüler Baç, Op. Cit., p. 64
13 Stratégie Européenne de Sécurité – Une Europe Sure dans un Monde Meilleur, Op. Cit., p. 21
14 Basil Germond, “La puissance navale turque: quels atouts pour l’Union Européenne?”, dans Beril Dedeoğlu – Füsun Türkmen, L’Europe Puissance et la Turquie, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 136
15 Meltem Müftüler-Bac, Op. Cit., “The European Union’s…”, p. 70
16 Seiju Desai, Op. Cit., p. 378
17 Şebnem Udum, Op. Cit., p. 173
18 Patent et Verhaugen ont dit au journal Hürriyet, le 11 Octobre 2004
19 Meltem Muftuler-Bac, Op. Cit., “The European Union’s…”, p. 67
20 Aaron M. Scheer, Op. Cit., p. 51
21 Sinan Ülgen, Op. Cit., p. 5
22 Ibid., p. 6
23 Sinan Ülgen, Op. Cit., p. 7
24 Sinan Ülgen, Op. Cit., p. 7
25 Didier Billion – Fabio Liberti, “Les relations entre l’OTAN et la politique européenne de sécurité et de défense”, http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article1008, 2 avril 2009, consulté le 15 aout 2009
26 Ibid.
27 Dov Lynch, Communicating Europe to the world: what public diplomacy fort he EU?, European Policy Center, Novembre 2005, p. 14
28 NATO Hand book, Public Diplomacy Division, 2006, p. 333
29 Video interview with Stefanie Babts, Head of NATO Countries Section, Public Diplomacy Division, 2003, disponible sur le site http://www.nato.int/docu/speech/2004/s040614b.htm, consulté le 20 Janvier 2007.
30 NATO İstanbul Zirvesi, TC. Dışişleri Bakanlığı Yayını, Uluslar arası Güvenlik İşleri Genel Müdürlüğü, p.115
31 Stephanie Babst, Op. Cit., p. 29
32 Pelin Musabay, Le role de la diplomatie publique dans le nouvel environnement de la sécurité internationale étude de cas : l’OTAN, Université Galatasaray, İstanbul, Juin 2007, p. 27
33 Ibid., p. 27
34 Dov Lynch, Op. Cit., p. 23
35 Ibid., p. 27
36 Ibid., p. 31
37 Steffen Bay Rasmussen, Discourse analysis of EU public diplomacy messages and practices, Institute of International Relations Clingendael, Netherlands, juillet 2009, p. 11
38 Consulté sur http://www.euractiv.com.tr/ab-ve-turkiye/article/eurobarometre--bahar-2008-turkiye-raporu-aciklandi, le 15 aout 2009
39 Rutger van Santen, “To go or not togo?”, Radio Netherlands,31-01-2006, http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/ned060131, consulté le 8 aout 2009