La France et Haiti
Haiti est une priorité pour la France en raison de l'histoire et d'intérêts géopolitiques.La présence de ce pays francophone dans les Caraïbes rend moins incongrue la présence de départements français dans la région et moins résiduelle la francité canadienne.Les relations entre la Martinique,la Guadeloupe,la Guyane,le Canada et Haïti ont donc un intérêt pour la France.La francophonie est une autre préoccupation française qui rejoint la première alors qu'Haïti est sous influence américaine. Haïti est à la fois un lieu de rivalité entre la France et les Etats Unis, où la France a perdu beaucoup d'influence et de complicité affichée come lors de l'opération franco américaine de 2004 pour accompagner le départ d'Aristide dans un contexte tendu entre la France et les Etats Unis au sujet de l'Irak. La question de l'émigration haïtienne est aussi une raison de l'implication française dans le développement d'Haiti.
Ces enjeux poussent la France à avoir un investissement très politique en Haiti et moindre dans l'aide au développement. Ainsi,en 2004,la France intervient dans la phase militaire de la crise et se retire très rapidement,ne participant qu'à hauteur de 3% au financement du Cadre de Coopération intérimaire. L'investissement français dans l'opération militaire autour du départ du Président Aristide, controversée en Haiti,est encore plus déligitimée par la faiblesse des investissements qui suivent pour l'aide au développement.Un sentiment d'abandon de la France semble se sentir dans la population haitienne et le manque de cohérence de la politique française est dénoncé par des associations de la société civile.
La faiblesse des financements français n'est pas propre à Haiti qui,au regard de l'ensemble des financements de la France dans cette région reçoit un traitement de faveur.Le budget consacré à Haiti par la coopération française est proche de l'ensemble de l'aide au développement sur le reste des Amériques.Pour les financements de la "Mission d'appui à l'Action Internationale des ONG" ,Haiti apparait toujours comme une prioroté,en comparaison aux financements que reçoivent les ONG de la MAAIONG dans d'autres pays,avec 22 projets financés en 2005-2006
La rupture des relations diplomatiques entre la France et Haiti l'a amenée comme les autres bailleurs de fonds à interrompre brutalement sa coopération dans les épriodes 1991-1994 et 2000-2004. On note qu'une coopération s'est maintenue au niveau de la société civile et par des échanges entre les sociétés civiles françaises et haïtiennes grâce aux financements des ONG et aussi, lors de la seconde rupture,gràce à une commission mixte gérée par Cities Unies de France...
P.Morael.