Sur la crise identitaire turque:
Ahmet Selim Giray
Extraits d'un rapport rédigé en Juin 2007.
..Aujourd'hui,l'axe principal des débats sur l'avenir de la construction européenne se concentre autour de la question de son identité.La définition de l'identité européenne est compliquée,puisqu'elle tient à de nomberux éléments, et est faite d'une pluralité d'identités ethniques,religieuses,culturelles ,nationales ou locales. Elle est basée sur un "acquis culturel commun",ses racines se trouvent dans la civilisation grecque antique,la chrétienté ,la Re,naissance...trois éléments qui ont été les moteurs de l'identité européenne et des organisations de l'Europe moderne te contemporaine.
Dans ce contexte,les différences culturelles et les normes sociales divergentes facilitent la désignation de la Turquie comme étant "non européenne",particulièrement si l'identité européenne est basée sur des facteurs raciaux,ethniques,ou géographiques.Déjà,la capitale de la Turquie,Ankara,n'est pas en Europe. De plus,plus de 97% du territoire turc est en Asie .La géographie est l'un des plus importants facteurs pour l'identité européenne.Mais d'après Serge Sur,le concept de "l'espace européenn" a déjà été abandonné lors de l'adhésion de Chypre à l'Union.,qui est plus à l'Est que la Turquie! Et des pays comme l'Azerbaidjian et l'Arménie font partie du Conseil de l'Europe! On constate donc que le concept "d'espace européen" a déjà été abandonné par certaines organisations européennes.Cependant,au Forum de Paris 2007,en donnant des limites géographiques ,il a été affimé que c'était seulement l'Est de l'Europe qui posait problème aujourd"hui.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale,la Turquie a des relations étroites avec l'Europe,et pas seulement idéologiques mais aussi en termes de politique étrangère et de politique militaire.La préférence d'appartenir à l'Ouest s'est accélérée au cours du dernier demi sicèle.Durant la Guerre Froide,la Turquie cède sa neutralité et commence à être acceptée dans les nouvelles organisations européennes: OCDE en 1948, Conseil de l'Europe en 1949,OTAN en 1952.La participation de la Turquie a ces organistaions était le rêve d'Atatürk,la "Turquie européenne"...Et les manifestations d'allégeance n'ont pas contribué à améliorer ses relations avec certains pays du Moyen Orient ,voire avec certains pays du Tiers Monde (la Turquie vota avec la France contre l'indépendance de l'Algérie en 1957-1958 aux Nations Unies,par exemple). Parallèlement, dans les années soixante et soixante dix,les relations de la Turquie avec la Communauté Economique Européenne progressent .Les choses se gâtent à partir de 1978 (blocage de l'Accord d 'Ankara de 1963,)a fortiori avec l'adhésion de la Grèce,en 1981.Après une nouvelle période de détente, le Parlemnt européen diffère l'adhésion de la Turquie pour "une période indéfini" , en 1989.La déception est immense et la rancoeur perdure jusu'à l'adhésion dans l'Union douanière en 1995 et au Sommet d'Helsinki en 1999...
Depuis les années 1990, la recherche d'une identité européenne par la Turquie n'a jamais cessé.Elle a toujours orienté sa politique étrangère en fonction d'une intégration éventuelle à l'UE.Mais on compte aussi de plus en plus d'eurosceptiques en Turquie.Il s'agit surtout de la position des nationalistes,qui vont par exemple avancer que "l'Union Européenne est un club chrétien",où Ankara n'a pas sa place.
Même les plus européens des Turcs se disent aujourd"hui que les efforts pour se hisser au niveau des exigences européennes sont vaines et qu'il n'y aura jamais d'adhésion.Celà dit,la majorité de la population pense que le pays a un rôle particulier à jouer dans un dispositif qui prendrait le contrepied du fameux "choc des civilisations". Il y a effectivement une très forte majorité de musulmans en Turquie.Mais tous les Turcs ne fonctionnent pas par rapport à leur religion ! Et si on considère que la religion musulmane fait partie de l'identité turque comme valeur historique,alors on peut voir dans la Turquie une passerelle formidable entre l'Union Européenne et le monde musulman.On n'améliore les relations que par le dialogue,pas en affichant sa différence.
La Turquie doit décider si elle veut ou non appartenir à l'Europe. Si la Turqruie accepte de continuer à se battre pour faire adopter son"identité européenne" et si, par ailleurs, elle souligne les avantages qu'elle peut apporter à l'Union en tant que synthèse et carrefour de différentes cultures, les perpectives s'orientent indébiablement vers des hypothèses nettement plus positives..