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  • : La géopolitique par Jacques Soppelsa
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Cv Jacques Soppelsa

Agrégé de géographie , Docteur d'Etat ,et Professeur de géopolitique à l'université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Retrouvez le Cv résumé en cliquant sur le lien suivant : Jacques Soppelsa

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Publications

1971 : Les Etats Unis (PUF)
1972 : Géographie Universelle (2 tomes) Livre du mois
1973 : Le Moyen  Orient (3 tomes) Mang
1975 : L'économie des Etats Unis (Masson). Livre du mois
1976 : La Géorgie méridionale et le Vieux Sud des Etats Unis (thèse)
1979 : Les grandes puissances (Nathan)
1980 : Géographie des Armements (Masson) Livre du mois
1981 : Histoire du Far West (Larousse  BD) 32 facsicules en coll.
1982 : La Terre et les hommes (Belin)
1984 : Des tensions et des armes (Publications de la Sorbonne)
1986 : Lexique de  Géographie Economique (en coll  Dalloz)
1988 : Lexique de Géopolitique (Dir. Dalloz)
1992 : Géopolitique de 1945 à nos jours (Sirrey)
1994 : La Patagonie (en coll. Autrement)
1995 : Los Frances en Argentina (en coll .Zago)
1996 : La dictature du rendement (Ellipses)
1997 : Dix mythes pour l'Amérique (Colin)
1999 : la démocratie américaine (Ellipses)
2001 : Géopolitique de l'Asie Pacifique (id)
2003 : Le Dialogue régional en Amérique Latine (Ellipses)
2005 : Les Etats Unis .Une histoire revisitée (La  Martinière-.Le Seuil)
2006 : "Dix morts en sursis" -Roman de Géopolitique fiction- Editions du Club Zero
2008 : Géopolitique du monde contemporain (en coll.) (Nathan)

2009 : Les sept défis capitaux du Nouvel Ordre Mondiale

2010 : Dictionnaire iconoclaste de l'immigration

2011 : Géopolitique et Francophonie

2012 : Louis XVII, La piste argentine

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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 17:41

Patricia Mamet Soppelsa

Juriste. Consultante/ santé.

(

Article "geopolitique africaine" n°26 -juin 2007)

L’OMS et l’Afrique saharienne

 

Genèse de l’Organisation

 

Avant toute chose, il convient de définir ce qu’est l’OMS.

L’Organisation Mondiale de la Santé a vu le jour un certain 7 avril 1948, et trouve son origine dans les guerre de la fin du 19 è siècle ( guerre américano- méxicaine, guerre de Crimée). Après la première guerre mondiale, la grippe espagnole de 1918- 1919, qui fit en six mois plus de 20 millions de morts, poussa la Société des Nations (SDN) à réagir et à créer le comité d’hygiène de la SDN, qui est en quelque sorte l’embryon de l’OMS.

L’OMS

Souvenons- nous qu ’ en 1978 , l’OMS a adopté avec l’UNICEF au Kazakhstan, la stratégie dite des « soins de santé primaires » décentralisée, préventive et plus « sociale ».

L’organisation comprend une Assemblée mondiale de la santé qui se réunit annuellement et un Conseil exécutif, élu par l’Assemblée.

 

L’OMS

Le siège de l’Assemblée est à Genève.

Le conseil de la santé est l’organe exécutif. Ses 34 membres sont élus intuitu personae pour trois ans par l’Assemblée et le Conseil se réunit au moins deux fois l’an. Ses principales fonctions sont d’appliquer les décisions et les directives de l’Assemblée mondiale de la santé, d’être également un organe de consultations.

 

Le Directeur Général de l’ OMS est nommé par les Etats membres sur proposition du Conseil exécutif pour une période de cinq ans. Il a pour mission de gérer le Secrétariat , lequel se compose de professionnels de la santé, de spécialistes et d’experts et de personnels administratifs travaillant au siège à Genève, dans les six bureaux régionaux et dans le pays.

 

En 2006, le total de ses effectifs se compose de 3996 agents dont 1549 administrateurs, son budget biennal avoisinant les 2 milliards 824 mille cent onze mille dollars US.

 

Les bureaux régionaux sont au nombre de six et recouvrent six grandes zônes dans le monde

L’Afrique (Brazzaville)

L’Asie du sud est : New delhi

La Méditerranée orientale (le Caire )

Le Pacifique occidental (Manille)

L’Amérique. Organisation panaméricaine de la santé (OPS) ( Washington)

L’Europe ( Copenhague)

 

 

Les actions de l’OMS sont multiples comme nous l’avons souligné plus haut. Elles recouvrent à la fois la lutte contre les maladies et les épidémies , des actions sur le terrain de la prévention et des soins à proprement parler.

Elle établit un état des lieux de toutes les maladies à l’échelle de la planète, permettant ainsi de présenter une sorte de nomenclature des maladies afin de mieux cibler et de mieux maîtriser des opérations d’assistance et d’aide aux pays dans le besoin.

Si cette Organisation nous paraît aussi nécessaire qu’utile, en témoignent ses actions nombreuses et diverses : éradication de certaines maladies, campagnes de vaccinations contre les grandes maladies infectieuses, mesures sanitaires , protection maternelle, lutte contre les épidémies, ou encore approvisionnement en eau potable, élimination des déchets, il n’en demeure pas moins que nous sommes encore loin d’un résultat satisfaisant compte tenu de l’urgence et de l’ampleur des besoins et des difficultés d’application de ces aides sur le terrain Cela est encore plus vrai pour la région d’Afrique où l’urgence sanitaire peut être qualifiée de majeur.

Il faut garantir un accès identique pour tous aux services de santé.

Il y a nécessité à unifier les différentes organisations sanitaires en un seul et unique organisme mondial.

En effet, la faim, la pauvreté et la maladie ne connaissent aucune frontière géographique, politique ou ethnique.

De même, la santé, les soins et l’aide humanitaire devraient être universels et ne souffrir à mon sens aucune condition préalable…

Alors nous parlons bien ici, en ce lieu de GOUVERNANCE ou peut être plus modestement de volonté de gouvernance en matière de santé, c’est-à-dire d’une action d’Education mais aussi évidemment d’Organisation d’un système de santé à l’échelle de la planète.

Nous sommes désormais dans une nouvelle ère qui consiste à concevoir, bâtir , mettre en œuvre des politiques de santé répondant au principe vital de solidarité, principe à la base de toute réflexion et de toute action conduite à l’échelle de la planète .

 

Aujourd’hui, ,il y a URGENCE et un devoir d’ASSISTANCE s’impose au regard des nécessités sanitaires.

 

 

 

Un devoir d’assistance: une nécessité.

Cent ans après la mise en œuvre effective du concept de vaccination, quelque soixante ans après l’arrivée des antibiothérapies, il nous faut reconnaître que les maladies infectieuses restent un obstacle majeur au progrès et à la survie de l’humanité. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) près de 11 millions d’enfants de moins de cinq ans vont mourir cette année de causes qui sont en grandes parties évitables!

Des chiffres effrayants pour notre époque !

 

. Quatre millions de nouveaux nés ne dépasseront pas le premier mois de vie. Par ailleurs, il faut savoir qu’aujourd’hui encore, plus d’un demi million de femmes mourront durant leur grossesse, lors de l’accouchement ou quelques jours après… des chiffres qui nous font frémir et semblent nous ramener très loin dans le temps…

Selon l’OMS toujours , sur 57 millions de morts annuelles dans le monde, plus de 25 % seraient causé par les maladies infectieuses;

Les continents africain et asiatique sont les plus touchés avec un taux de mortalité de plus de 45 % touchant plus particulièrement les jeunes enfants.

Nous devons nous rendre à l’évidence : outre l’apparition de nouvelles infections au cours des vingt dernières années de type VIH , grippe aviaire ou encore épidémie du SRAS etc.. des maladies disparues depuis longtemps réapparaissent également telles que la tuberculose, la malaria, la rougeole , un retour, dans la foulée, du SIDA,( des souches résistantes apparaissent un peu partout en Afrique).

Ainsi des succe s anciens sont bel et bien remis en question par l’adaptation des agents pathogénes aux stratégies chimiothérapiques. En outre , les flux migratoires avec la mondialisation des échanges et le déplacement quotidien de millions de personnes constituent en soi des facteurs déterminants dans la propagation de bons nombre de maladies. Aussi nous ne pouvons plus désormais parler d’endémies mais bien d’épidémies voire de pandémies à l’échelle de la planète.

 

Un exemple dramatiquement révélateur: le continent africain.

 

Si ,dans l’ensemble des pays en voie de développement, la couverture vaccinale de la rougeole, par exemple, s’est améliorée, dans certaines régions d’Afrique ,l’appauvrissement des populations a engendré un retour de ces maladies que l’on croyait désormais reléguées au rang de triste souvenir ; la dégradation des conditions d’hygiène, la faiblesse des moyens mis en œuvre ,ont ainsi contribué à une résurgence du paludisme (Le taux de mortalité lié à cette maladie est passé de 105 à 165 pour 100 00 habitants entre 1970 et l’an deux mil. L’Afrique est surtout, tragiquement, le continent le plus touché par le sida. Rappelons que cette maladie (syndrome immunodéficiencer acquise) est connue depuis seulement un quart de siècle. On la repère en 1979 dans les quartiers gays de San Francisco. Cette infection transmissible par voie sexuelle ou sanguine se répand alors dans de nombreux pays du monde. Le virus a été isolé pour la première fois le 20 Mai 1983, par une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris, qui l’a baptisé de ce sigle. Au delà de l’aspect terrifiant de cette maladie dans l’imaginaire des populations nanties, cette découverte a mis fin à la parenthèse enchantée des années de liberté sexuelle qui avaient suivi la période de 1968. Parallèlement , des attitudes irrationnelles ,des fantasmes racistes, des rumeurs de toutes sorte avaient circulé notamment en France et en Europe. .Mais aujourd’hui, la situation dans les pays riches semble s’être à peu près stabilisée, y compris via les moyens draconiens de protection sexuelle qui ont été utilisés et par les traitements de tri-thérapie qui ont été mis au point , et qui restent pour le moment fort coûteux, il en est tout autrement dans les pays pauvres en général, et l’Afrique en particulier.

En Afrique subsaharienne vivent désormais 75% des personnes infectées par le VIH.Les seize pays où le taux de prévalence de l’infection (nombre de cas VIH/SIDA par rapport à la population adulte totale) atteint ou dépasse 10%) sont tous situés en Afrique subsaharienne. Dans les sept pays du Cône Sud de l’Afrique, un adulte sur cinq au moins vit avec le virus. (35% au Botswana!).

Et, selon le Rapport annuel de l’Onusida, l’épidémie risque de tuer plus de la moitié des jeunes adultes dans les pays où elle est le plus fortement enracinée, la plupart d’entre eux avant qu’ils aient pu élever leurs enfants ou subvenir aux besoins de leurs parents âgésª.

Sur 35 millions de personnes porteuses, à l’aube du nouveau millénaire, 25 millions étaient recensés sur le continent!

Les chiffres sont alarmants .Avec près de 30 millions de personnes séropositives, l’Afrique Subsaharienne est toujours la région du monde la plus touchée par l’épidémie du sida. Nous savons maintenant que les conséquences de cette pandémie sont dramatiques, à la fois d’un point de vue démographique, mais également, en terme de développement des pays de la région. Il faut reconnaître que si quelques uns ont pu lutter relativement efficacement contre la progression du virus, en particulier grâce aux campagnes de prévention et de sensibilisation, les perspectives d’avenir demeurent toujours très préoccupantes.

Devant l’immensité du problème, des attitudes tout à fait irrationnelles ont pu se manifester .Nous avons évoqué supra les fantasmes qui se propagèrent en France au moment de la prise de conscience de la maladie. Le 29 Septembre 2001, par exemple, une dépêche de l’AFP reprenait la polémique opposant l’ancien président Nelson Mandela à son successeur Thabo Mbeki Mandela, s’alignant sur la position défendue par la communauté scientifique internationale selon laquelle le virus VIH est la cause du sida, a violemment critiqué Mbeki dans un entretien publié par le quotidien Daily News de Durban. Le Président Mbeki avait mis en doute ce principe, estimant que la maladie a des causes essentiellement sociales, comme la pauvreté et la malnutrition. Ledit Mbeki organisait l’année suivante une conférence accordant une large place aux scientifiques dissidents niant tout lien de causalité entre le virus et le sida!

Le Président Mbeki, au delà de cette position iconoclaste extrêmement dangereuse et irresponsable, touchait cependant du doigt un autre fléau: le sous développement. Les inégalités d’encadrement médical et de dépenses de santé s’avèrent, à l’aube du nouveau millénaire, scandaleusement flagrantes: Un médecin pour 350 personnes dans les pays à revenu élevé ; 1 pour 20 000 dans les pays dit en voie de développement ;et un constat complémentaire paradoxal: alors que les pays riches souffrent de surconsommation médicale, les pays pauvres manquent dramatiquement de médicaments, de dispensaires, de personnels qualifiés.de santé!

 

Il est clair que face à semblable situation , face à de telles menaces épidémiologiques, à un tel danger de propagation, les Etats doivent s’unir et coopérer sur la base de programmes communs médicaux. La coopération entre états semble plus que jamais indispensable afin de garantir une protection efficace.

La mise en place de mécanismes modernes et adaptés de lutte et de prévention contre les maladies infectieuses parait indispensable.

 

Désormais nos sociétés dites modernes se doivent de porter aide et assistance aux pays sous développés ou en voie de développement, il y va d’un véritable devoir de citoyenneté et plus encore d’une exigence d’un véritable humanisme mis en application.

 

Mais il ne faudrait pas limiter la recherche de l’amélioration de la Gouvernance en matière de santé aux seules maladies épidémiques, sa portée dépasse largement ce cadre de réflexion , en effet , elle englobe l’offre de soins et son organisation dans toute sa globalité et sa complexité

Néanmoins, il nous faut reconnaître que c’est bien dans le cadre de la lutte contre les maladies endémiques et dans les campagnes d’éradication de certaines d’entre elles qu’a été démontré tout l’intérét de mettre en place des instances internationales de concertations et de plans d’interventions susceptibles d’organiser et de coordonner des actions à l’Èchelle mondiale.

Désormais, nous ne pouvons plus ignorer ce qui se passe en terme de santé dans le monde.

Depuis 1995 , le rapport sur la santé dans le monde édité par l’OMS présente un bilan rigoureux de la santé à l’échelle de la planète, il est assorti de chiffres et statistiques sur tous les pays. Connu pour dresser un véritable état des lieux en matière de santé internationale, il fournit aux pays, aux donateurs, aux organisations internationales et autres, les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions de politique générale et de financement.

Cet état sanitaire à l’échelle planétaire préconise ainsi une stratégie complète concernant en particulier, la pandémie du VIH/SIDA , établissant un lien entre la prévention, le traitement et les soins ainsi que le soutien à long terme.

 

Ceci nous amène naturellement à nous interroger:

 

Quelles politiques de santé faut il préconiser dans les pays à fort besoin?

 

 

Pour lutter contre les fléaux qui frappent les pays en voie de développement, il est nécessaire de savoir tenir compte de leurs réalités propres et des conditions de vie des populations.

Il convient de prendre la mesure de leur état de pauvreté, qui résulte lui même, la majeure partie du temps de leur état sanitaire, leur organisation sociale, leur niveau d’éducation, tout ceci constituant des caractéristiques de nature à freiner bien souvent l’emploi des techniques disponibles.

Ainsi au plan des moyens, la vaccination reste le seul vrai outil efficace de prévention à l’échelle mondiale.

Mais nous savons que les procédés de vaccinations demeurent toujours empiriques, du fait de toute une série de difficultés.

La recherche fondamentale n’est pas assez développée par manque de financement . Les campagnes de vaccinations ne sont pas assez nombreuses, ni assez étendues. Des difficultés liées au terrain même de la vaccination et à l’environnement sont aussi à prendre en compte .

Il y a de fait, une nécessité à envisager très objectivement les conditions de niveau de vie ainsi que les aspects socioculturels dans l’approche de santé et plus spécifiquement dans celle du traitement même des pathologies.

 

Il faut donc améliorer et multiplier les vaccins, notamment en perfectionnant la connaissance des agents pathogènes, travailler également sur les adjuvants ainsi que sur les vecteurs de vaccinations mais très peu de travaux paraissent sur ces aspects pourtant très importants. Notons également que si les chercheurs se doivent de trouver de nouvelles stratégies de traitement , ils ont besoin de s’appuyer sur les industries pharmaceutiques capables de prendre le relais et de faire les investissements nécessaires tant au niveau de la recherche qu‘au niveau de développement, sans lesquels leurs découvertes demeureraient sans effet!

 

Ceci est particulièrement patent au niveau de trois maladies qui mobilisent actuellement les plus gros moyens en terme de recherche:

 

- le SIDA, donc, avec ses plus de 3 millions de morts par an. ( dont 2 millions 100 000 pour l’Afrique Subsaharienne en 2006 !) Actuellement il semblerait qu’il y ait un petit espoir d’être optimiste en ce qui concerne l’éventuelle mise au point d’un vaccin, seul moyen de prévention primaire pouvant être efficace à la fois en termes de protection individuelle et dans des stratégies de masse. (actuellement 22 candidat -vaccins sont en essais cliniques…).

Retenons encore que l’impact de la maladie du Sida ne se mesure pas uniquement en nombre de morts. En effet, les conséquences sociales sont également majeurs. Le sida réduit à néant tous les efforts faits pour permettre l’émancipation des femmes, il détruit les faibles avancées en terme d’éducation, « impacte la prise en charge sanitaire des populations » . enfin, la progression démographique de l’Afrique est bloquée.

( En Afrique du sud, aujourd’hui 80 % des malades hospitalisés dans les hopitaux publics sont séropositifs.) La Malaria recule mais la tuberculose et les maladies liés à la dénutrition progressent.

 

la tuberculose, avec 1 800 000 morts par an . le BCG doit encore être amélioré Là encore, des travaux sont en cours mais en tout état de cause aucun progrès ne pourra être disponible avant 2008/2010 .

 

la malaria avec 1 100 000 morts par an. Là encore les efforts sont constants mais la difficulté est grande, en témoigne les 2400 publications en 34 ans sur le sujet, attestant de la difficulté d’aboutir à une stratégie vaccinale opérationnelle. Nous savons que l’agent du paludisme est de plus en plus résistant aux antimalariques.

 

Ainsi, aux travers de ces trois exemples, nous pouvons bien prendre la mesure des difficultés , en terme de recherche, d’investissement, de lancement des programmes de santé, d’ évolution des agents pathogènes avec des souches de plus en plus résistantes, etc….

 

Malgré ces difficultés d’applications, la gouvernance mondiale en matière de santé cherche à répondre de la manière la plus efficace possible à une demande de santé patente .

 

En tout état de cause, la recommandation majeure de l’OMS aujourd’hui est d’accorder la priorité absolue à la création de politiques efficaces et déterminées pour prévenir les dangers croissants qui pèsent sur la santé.

 

Il est évident que la demande de santé ira en augmentant dans le monde tant dans les pays en voies de développement que dans les pays économiquement fort, ceci à des degrés d’urgence ou d’exigence différents.

 

Il nous faut reconnaître un effort sans précédent et une véritable volonté internationale de partenariat dans la conduite de ces différents plans.

La prise en charge d’une gestion des risques sanitaires, la définition de politiques de santé à l’échelle de la planète ainsi qu’une meilleure coordination des politiques nationales ou régionales, sont de nature à nous rassurer partiellement sur la mise en place de cette nouvelle gouvernance.

Il faut cependant la conditionner à certaines exigences: la nécessité de mettre en place des modes de concertations et des structures de réflexions adaptées susceptibles de répondre concrètement aux besoins relevés et définis des populations en demande et en souffrance.

 

Qui sont les acteurs de cette gouvernance?

 

L’OMS est un des acteurs principaux et attache une importance capitale à mobiliser davantage de ressources pour combattre les maladies et améliorer la santé au XXI é siècle.

Selon l’OMS, il faut mettre la santé au cœur même des initiatives de développement dans le monde. Dans son rapport publié l’année de son 50 ème anniversaire, l’OMS retrace les tendances sanitaires des cinq décennies précédentes et tire les leçons de l’expérience acquise pendant ce demi-siècle. Elle tente de prévoir jusqu’en 2025 ce que sera l’évolution de l’espérance de vie, de la maladie et plus encore: des moyens mis en œuvre pour mieux la combattre.

La première des prises de conscience à opérer en matière de gouvernance mondiale est celle concernant la pauvreté, dont les effets destructeurs ne sont plus à présenter. Conséquences souvent mortelles dans les pays les plus défavorisées et cela à tous les stades de la vie humaine. Les disparités s’aggravent entre les riches et les pauvres dans le monde, et entre ceux qui ont accès aux soins de santé et ceux qui en sont écartés. Le travail de l’OMS consiste aussi à œuvrer pour combler ces écarts.

 

Il faut ajouter, parmi les acteurs internationaux de cette gouvernance mondiale en matière de santé , le rôle non négligeable des Nations Unis.

En effet, à son endroit, nous pouvons relever un grand nombre de programmes d’actions ainsi qu’un véritable travail de coordination en relations avec les différentes agences comme l’OMS, l’UNICEF (United Nations Childrens Fund), la FAO ( Food and Agriculture Organisation) le HCR ( Haut Commissariat aux Réfugiés), le BIT ( Bureau International du Travail). Ce travail de coordination a été confié au PNUD en ce qui concerne la réalisation des objectifs du millénaire, lesquels intègrent pleinement la dimension santé ( 3 sur les 7 objectifs fixés concernent directement la santé de quelques 1 million 500 personnes directement concernées par ce qui est un réel plan d’action.

 

Il convient évidemment d’intégrer aussi, le rôle imparti aux organisations régionales internationales ( Union européenne, Union africaine, Organisation des Etats américains, Organisation des Etats d’Asie Pacifique (APEC), qui financent un grand nombre de ces projets.

 

L’Union européenne et la santé:

 

Le 13 Avril 2005, à Paris, les vingt cinq ministres de la Santé de l’Union européenne

se sont rassemblés, en présence notamment du Commissaire européen à la Santé et à la Protection des consommateurs, du directeur de l’OMS pour l‘Europe et de la directrice du tout nouveau Centre Européen de contrôle des maladies , afin de lancer un appel solennel pour ´une Europe au service de la santé des citoyens. Une Europe résolument attentive à la problématique santé et aux exigences de ses citoyens, une Europe mieux préparée pour affronter les crises sanitaires internationales En dépit de progrés indéniables ,les grands chantiers européens restent à entreprendre ,en vue d’apporter des réponses coordonnées et collectives aux défis qui se posent à l’échelle de l’Union.. Nous pensons en particulier à la mise en application de la libre circulation des patients et des professionnels de santé, à la régulation de la démographie médicale, à l’accès aux meilleurs soins et aux thérapies les plus efficaces. Il s’agit aussi à cette échelle d’organiser un échange de bonnes pratiques en matière de prévention, de dépistage, de soins. .Sans oublier la nécessité d’initier un programme adapté d’évaluation des pratiques médicales au service du plus grand nombre. Par ailleurs, au plan de l’environnement de la santé, secteur trop longtemps négligé (la preuve ,ces derniers temps, les exemples éloquents relatifs à l’amiante ou au mercure),l’Europe prévoit de mettre sur pied un système regroupant les informations sur l’état de l’environnement et plus particulièrement sur l’écosystème de la santé..

 

Au plan national , il y a les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux qui jouent un rôle majeur dans la mise en place et la définition des politiques à mener en la matière. Des politiques, qui s’inscrivent à travers la fixation d’objectifs à l’échelle mondiale.

 

A l’éclairage des différents acteurs de santé, nous comprenons mieux pourquoi l’on parle de gouvernance à l’échelle mondiale et non pas d’une politique de santé mondiale.

La réponse est claire, les politiques à l’échelle mondiale ne peuvent intervenir que de façon subsidiaire et en appui aux politiques de santé, établies à l’échelon national. Il s’agit avant tout dans la démarche, d’initier, d’inciter à l’action, d’encourager et si possible de participer à la définition des politiques nationales de santé afin d’en favoriser l’efficacité, de collecter et de diffuser des informations indispensables à la définition des politiques de santé à l’échelon supra et infra national.

 

 

De gros efforts sont encore à fournir pour rendre plus cohérentes les politiques de santé, tant au niveau des politiques que du monde de la recherche et des firmes pharmaceutiques.

Si les politiques de santé doivent être appréhendées en termes globaux, abordant les conditions de vie, de travail, d’environnement et recenser par là même, tous les besoins réels des populations concernées, elles exigent une véritable concertation ainsi qu’une action groupée pour être efficaces.

 

 

 

Un cri d’alarme : une nécessité d’agir

 

 

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Qui d’entre nous ne se souvient de ce cri d’alarme, de désespoir et de colère lancé par un des plus vibrants défenseurs de la cause humanitaire : Nelson Mandela lors de la Conférence Internationale sur le Sida en Juillet 2003 à Paris…. Il constate « la plus grave crise sanitaire de notre histoire » et dénonce le manque de volonté politique et va même jusqu’à parler d’un « véritable travestissement des droits de l’homme à l’échelle de la planète »… Il fait alors référence, de toute évidence, au programme américain consacrant 15 milliards de dollars sur 5 ans à la lutte contre le sida … et dont seulement un milliard irait au fonds global… on peut s’interroger avec lui sur le déroulement de cet engagement et sur la destination du reste de la « donation » en question…

L’Europe aussi peut et doit faire plus… Nelson Mandela fait état du triplement de la contribution française au fonds, passant de 50 à 150 millions d’euros par an sur trois ans, un bel effort mais il en appelle à plus de solidarité déclarant qu’il « était temps pour les autres nations européennes d’accroitre leur engagement vis à vis du fonds. Du fait de sa taille et de sa richesse, l’Europe devrait égaler, sinon dépasser, la contribution américaine ». Enfin, il a invité les pays de la zône Pacifique , ainsi que les pays les plus touchés, l’afrique en particulier à faire plus d’efforts dans la lutte antisida…Un discours /plaidoyer qui fait date dans l’engagement pour l’aide au pays en développement et pour défendre leur accès aux traitements.

Force est de constater qu’il y a là une réalité choquante à penser que les pays riches ont les moyens de venir en aide aux pays pauvres mais que l’application des programmes politiques d’aide à ces pays en grande nécessité se traduit difficilement dans les faits. L’OMS parle de 45 millions de personnes dans le monde vivant avec le sida, 10 000 morts par jour… soit 26 millions de morts depuis le début de l’épidémie, et pour 90% d’entre eux dans le tiers monde…

 

Pourtant les progrès scientifiques sont là mais nous échouons encore trop souvent dans la mise en place des dispositifs d’aide en direction des régions les plus pauvres du monde.

En conséquence, nous ne dirons jamais assez combien il est prioritaire et urgent de trouver les moyens de réduire cette « fracture sanitaire mondiale » afin d’éviter une catastrophe à l’échelle de la planète. Il est nécessaire qu’une mobilisation financière internationale de grande ampleur puisse se réaliser pour envisager enfin une aide plus opérationnelle.

 

 

 

 

 

.

 

 

est dirigée par 193 Etats membres ( le Montenegro ayant été ajouté à la liste depuis le mois de septembre 2006), réunis dans « l’Assemblée mondiale de la Santé ». Cette assemblée, composée des délégués représentants les états membres, a pour fonctions principales d’approuver le programme et le budget de l’OMS pour l’exercice biennal suivant et de statuer sur les grandes orientations politiques de l’Organisation. Cette assemblée vote à la majorité des deux tiers les conventions internationales sur la santé. C’est la seule organisation au monde ayant un pouvoir réglementaire, c’est à dire en terme clair qu’elle va pouvoir ainsi imposer des règlements sanitaires aux états membres et cela, même si ceux - ci ne les ont pas votés. est ainsi une institution spécialisée de l’ONU , dépendant directement du Conseil économique et social de l’ONU, ayant pour but « d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible ». La santé étant définie comme « un état de complet bien être physique mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » L’OMS a entre autre la responsabilité de lutter contre les maladies tropicales ,contre le sida, ainsi que d’organiser des campagnes de vaccination.
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